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Das ist Berlin

Comme un îlot de fraîcheur sur le vieux continent! Berlin est à la mode et rares sont les visiteurs qui n’y ont pas apprécié leur séjour. Pourquoi aime-t-on cette ville? D’où vient son charme? Et comment l’évoquer? Il y a multiples façons de parler d’une ville. Berlin pourrait être présenté par des faits : 165 musées, 60 théâtres, 146 bibliothèques et tout un bataillon de données brutes wikipédia. On peut également s’engouffrer dans l’incontournabilité des sites emblématiques. Une troisième solution consiste à divaguer vers l’intangible et les choses ressenties. Parfois le charme d’une ville n’est pas lié à un chiffre ou à quelques sites. On le déniche plus souvent dans les cafés ou au coin d’une rue. Voilà sur quoi l’on pourrait s’attarder au gré de pauses musicales plus ou moins incongrues d’artistes berlinois.

A commencer par ça :

Marlène Dietrich – Das ist Berlin

Chaque ville raconte une histoire que l’on intègre ou l’on ressent davantage selon les destinations. La capitale allemande porte les stigmates d’une histoire à laquelle on n’échappe pas. Au XXème siècle Berlin connut successivement famines et destructions, puis un partage aussi saugrenu que la longue division. En novembre 1989 tombe le mur et pléthore d’artistes peintres, musiciens sculpteurs etc. investissent les quartiers délabrés de la partie Est. Dans les années 1990 Berlin panse ses plaies au gré d’un incroyable foisonnement d’initiatives festives et artistiques. C’est le développement d’une culture underground et l’ouverture de sites devenus emblématiques comme Tacheles, le Trésor ou le Kitkatclub.  La chute du mur provoque en sorte un appel d’air créatif dont l’énergie se propage successivement dans les différents quartiers de la ville. Mitte, Prenzlauer Berg, Friedrichshain etc. Cette énergie est encore palpable aujourd’hui. Les travaux sont encore légions dans de nombreuses de rues et chaque recoin semble cacher un squat ou un bar tendance. Ne surtout pas hésiter à s’aventurer dans les rues aux allures trop calmes. Au détour d’un porche et d’une courette se cache peut-être un club branché, un bistrot déglingué ou un cinéma retapé. Du Club der Visionaere au Wilde Renate en passant par le karaoké dominical de Mauerpark les possibilités de sorties semblent innombrables.

D’ailleurs le karaoké de Mauerpark -concept on ne peut plus original!- ressemble à ça :

Berlin se tourne vers l’avenir et compose avec le passé. Pour un parisien à l’oeil éduqué par l’haussmannisme les rapports à l’architecture et au temps sont quelque peu perturbés: Comment raisonnablement imaginer que Charlottenburg, l’Eglise du souvenir  et AlexanderPlatz puissent être dans une même ville? Comment concevoir que les bobos surconnectés de Prenzlauerg Berg promènent leurs portées dans un landau des années 1960? Le cocktail énergique d’une ville qui conserve et recycle le meilleur comme le pire de son histoire est clairement détonnant.

Le rapport au temps n’est pas moins perturbé que celui de l’espace. Berlin s’étale sur une superficie neuf fois supérieure celle de Paris… un océan urbain qui déroute face au tumulte étroit des rues parisiennes. Berlin c’est l’espace. Il faut véritablement « marcher » pour atteindre un station de métro (si si…) et une bonne dose de courage pour arpenter la Karl Marx Allee. Les espaces verts sont immenses et à ce titre, on ne saurait trop recommander une balade au Tempelhofer Park. L’ancien aéroport de Berlin -dans très beau style IIIème Reich!- a été reconverti en un gigantesque parc qui illustre l’étendue de la ville. Cet espace donne l’impression rare d’une grande ville peu oppressante.

Nouvelle pause musicale avec une déjantée que j’aime bien élevée à Berlin Est.

Nina Hagen – Naturträne

La presse a largement commenté de la fermeture du squat de Tacheles en septembre dernier. Une fermeture qui symboliserait la fin d’un âge d’or qui a commencé avec la chute du mur. Aujourd’hui à Berlin les loyers augmentent… on dit que les squats ferment et que les quartiers Est se « boboisent ». De nouveaux investisseurs investissent et un nombre croissant de visiteurs visitent. Sur une fenêtre à Friedrichshain on lit un radical « Noisy Tourists Go Home« . Pas de contradictions tout est vrai. Mais Berlin est une boule d’énergie qui gloutonne et recycle ses époques. Les pires comme les meilleures. Ainsi j’ose espérer que cette belle impression de vivre l’histoire de ne s’effacera pas.

Impossible d’aligner du son berlinois sans évoquer de la techno minimale. Alors pour accompagner  l’épilogue musical de cet article voici Walkemut, un DJ berlinois qui en ce moment cartonne avec ça :

Asaf Avidan (Wankelmut Remix) – One Day / Reckoning Song

Pour d’autres choix musicaux vous pouvez vous reporter à cet article.

Tschüß!

2 réflexions au sujet de « Das ist Berlin »

  1. Je ne pourrais pas être plus d’accord avec toi: la « fraîcheur » de Berlin est fascinante!
    J’y ai vécu trois ans, pendant mon adolescence, et depuis je suis mordue et j’y reviens toujours. Malgré l’Asie, l’Océanie, je reviens toujours à Berlin…

    NowMadNow

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