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G. Delisle : Chroniques de Jérusalem

Un ami en avait entendu parler. Un deuxième l’avait lu mais c’est un autre qui me l’a prêté. Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle a reçu en 2012 le prix du meilleur album de bande dessinée à Angoulême. Ma ville d’origine… un comble vu que toutes mes connaissances avaient eu vent du bonhomme sauf moi!

Bref je l’ai lu. J’ai bien aimé et puis surtout! Je me suis couché moins con…

Principe des chroniques

Guy Delisle est un dessinateur canadien. Sa femme Nadège, qui bosse à Médecin Sans Frontière, est régulièrement envoyée plusieurs mois en mission dans des pays où l’idée même de « tension » vire à l’euphémisme. Le couple se déplace avec ses deux enfants. Nadège bosse. Les enfants vont à l’école et quand il en trouve le temps… Guy dessine! Oh pas des Mickey ou des histoires fictives… mais plutôt ce qu’il y voit. Sa vie. Les gens qu’il rencontre et son quotidien. Guy Delisle griffonne à la table des autobiographes. Dans la lignée de Shenzen (2000), Pyongyang (2003) et des Chroniques birmanes (2007), il publie Chroniques de Jérusalem (2011) après avoir vécu une année sur le terrain. 

Bien malin celui qui me résumera la trame… Les chroniques sont une succession de petites histoires et d’anecdotes, vécues au jour le jour, qui au final retranscrivent la complexité sans nom de la situation en Israël. Le temps est le seul fil rouge qu’il tisse aux aléas des rencontres, des découvertes plus ou moins incongrues et de l’actualité. De l’improbable circulation du vendredi à l’opération Plomb durci le spectre des sujets abordés est assez large pour y trouver une foule de choses intéressantes.

Pourquoi je recommande Chroniques de Jérusalem?

Parce que l’approche est originale. Guy Delisle découvre Israël avec un mélange de naïveté et de curiosité qui lui permet d’aborder tous les thèmes sans a priori ou jugements préconçus. Comme un bon père de famille qui déboule dans un endroit inconnu il décrit ce qu’il voit sans afficher clairement de parti pour une cause ou pour une autre. Aux choses basiques du quotidien -Jérusalem en poussette, la galère des réseaux de bus etc.- succèdent d’autres observations prises sur le tas concernant la liberté de la presse, la galère des check-points etc.

Le plus délicat fût sûrement de garder la même approche au sujet du conflit Israélo-palestinien. Le bonhomme se rend aussi bien à Ramallah qu’à Mea Shearim (quartier nord de Jérusalem où vivent des juifs utra-orthodoxes); il fréquente chrétiens, juifs et musulmans; visite Hébron à deux reprises et sous deux angles, d’abord avec Breaking the silence (organisation composée d’anciens militaires israéliens en désaccord avec la politique sécuritaire d’Israël) puis des colons juifs. Il relate ce qu’il voit (les filtrages aux check-points, l’expulsion des Palestiniens), les témoignages des gens rencontrés (étudiants, familles expulsés, diplomates etc.) avec leurs difficultés bien réelles du quotidien. Dans un contexte où l’objectivité vire au funambulisme la ligne tient bon en sus d’un humour lu comme le petit luxe du talent.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter:

4 réflexions au sujet de « G. Delisle : Chroniques de Jérusalem »

  1. Je suis tombé sur ce bouquin par hasard dans une librairie sur Saint-Denis (du temps où je vivais à Montréal) et je suis directement tombé sous le charme des traits de Guy Delise.

    Ses dessins sont superbes et sa façon de raconter son vécu est très agréable. J’ai dévoré ce bouquin et tous les autres aussi :)

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